La sécurité en randonnée

Prévenir

La première des choses à faire avant de partir explorer les contreforts Cévenols c’est d’informer une personne, une vraie, de votre destination, du lieu de stationnement, ainsi qu’une heure approximative de retour.

Je précise une vraie personne, car signifier à vos 7267 abonnés sur Instagram que vous partez, c’est 7267 qui s’en foutent, probablement qu’aucune d’entre-elles vous attend pour manger du poulet à midi.

Evaluer les risques

Comme votre itinéraire prévu n’est pas forcément calqué sur une trace fiable ou sera basé sur des suppositions, n’hésitez pas à faire demi-tour afin d’écarter le doute si il s’agit du bon accès, du bon sentier, etc.

Si votre instinct vous dit que ça ne passe pas, ou que vous voyez qu’il sera difficile de faire demi-tour, ne le tentez pas, il y a peut-être un autre obstacle caché derrière et vous serez alors en position délicate.

Prévoir un plan B

Abandonner une sortie n’est pas synonyme d’échec, vous avez parcouru le chemin mais pas forcément atteint la destination, mais vous avez tout de même explorer la zone. Et d’ailleurs, si ça ne passe pas, c’est que vous aurez certainement exploré un lieu peu ou jamais exploré.

Le plan B, moins ambitieux, peut vous permettre de continuer votre randonnée et passer tout de même un bon moment (et éviter la frustration). Le plan B peut très bien nécessiter un petit coup de voiture pour se déplacer.

Le matériel

Je ne vais pas évoquer ici l’équipement ou l’habillement, on le verra dans un autre article, mais plutôt le matériel permettant de maximiser sa propre sécurité.

Ce n’est pas une liste exhaustive, il s’agit de ma propre liste, n’hésitez pas à la compléter ou adapter à votre profil.

Mettons d’une longueur de 20 mètres, de marque connue (Petzl, Simond, Beal, Millet, etc.), trouvable à Decathlon par exemple. La différence avec une corde de magasin de bricolage c’est qu’elle est certifiée pour supporter une certaine charge et être utilisée pour la sécurisation de personne. La corde pourra vous être utile pour descendre ou remonter un passage difficile (faire une rampe) et avoir un point d’appui, vous attacher si besoin afin de ne pas chuter, vous sécuriser en attendant les secours en cas de blessure… En bref, il vaut mieux l’avoir que ne pas l’avoir.

Pour qu’elle vous soit utile, il faudra bien sûr apprendre à faire quelques noeuds comme le double noeud de huit, le noeud de chaise, vache, coulant, prusik…

Prenons un exemple, un passage un peu raide en descente ou glissant, vous passer votre corde autour d’un arbre et la nouez en boucle à l’aide d’un double noeud de huit, et vous pourrez vous y tenir pour descendre. Une fois descendu vous n’aurez plus qu’à défaire le noeud et tirer sur la corde pour la ramener.

La corde peut être complétée d’un anneau de sangle d’environ 150cm, certifié également (Petzl, Simond, etc.), qui sera très léger et pourra servir de harnais (voir tutoriel).

Dit comme ça c’est un peu évident, mais prenez votre téléphone avec la fonction GPS activée, batterie bien chargée et idéalement une batterie de secours, voire même un téléphone de secours (que vous pouvez mettre dans sac de congélation étanche). Pour information, même sans carte SIM vous pourrez appeler les numéros d’urgences.

Il est possible d’utiliser des applications de partage de position, mais attention c’est très gourmand en batterie.

La méthode la plus efficace, la plus légère et la moins encombrante, c’est de prendre une couverture de survie, une petite bougie, quelques allumettes dans une boîte étanche (comme une boîte de doliprane par exemple). La technique est facile à appliquer, on se met sous la couverture à genoux ou assis jambes croisées, et la bougie allumée (voir tutoriel vidéo).

Là on va faire simple, il n’est pas question d’embarquer son armoire à pharmacie, mais un bandage élastique genre bande de crêpe avec un bout de sparadrap, qui permet de compresser un peu une plaie, arrêter un saignement, ça suffira.

Voilà pour le matériel de sécurité, l’ensemble fera 2 kg environ, le plus lourd pouvant être la corde en fonction de sa dimension.

Rester à l’heure

Et ne pas sous-estimer le retour, même si l’objectif c’est d’atteindre un lieu ou le sommet de la colline, il faut penser au retour. L’idéal est de prévoir le même temps pour monter que pour descendre, malgré qu’on aille plus vite en descente. En montée vous perdrait certainement du temps à cause de l’itinéraire ou la difficulté, et le temps perdu sera équilibré avec celui que vous aurez prévu pour la descente.

Le but étant bien sûr de rentrer ou se mettre à l’abri bien avant la nuit, surtout en période hivernale.

Surveiller la météo

Evidemment, avant de partir on consulte la météo du lieu de destination, en prenant en compte l’altitude que l’on va gagner en plus, et via diverses sources d’informations. La température peut drastiquement baisser une fois arrivé au sommet, en cumulant l’effet du vent. Pour rappel le mont Aigoual détient plusieurs records de températures négatives et de vent au niveau de la France (en comprenant les Alpes et les Pyrénées !).

Si votre exploration se déroule dans une vallée au bord des cours d’eau, comme les vallées des Gardons, anticiper également le risque de crue qu’il peut y avoir en amont, nos Cévennes sont très concernées par ce phénonème donc à ne pas négliger.

En cas de temps orageux, vous pourrez également surveiller le déplacement des orages et précipitations en temps réel avec des applications comme Meteociel.